La musique est à double tranchant

Christine Herzog est psychanalyste et musico thérapeute depuis vingt ans. Elle explique en quoi la diffusion de musique dans les bus peut être une bonne et … une mauvaise expérience.

Pourquoi trouve-t-on de plus en plus de musique dans les services publics ?

L’homme, par essence, a peur du silence, du vide et par conséquent de la mort. La première note de musique, c’est le silence. L’écrivain Pascal Quignard considérait le silence comme le vertige moderne. Les entreprises ou organisations qui utilisent la musique cherchent à occuper l’esprit de leurs clients pour les en libérer. Cette musique est-elle souhaitable dans un bus ?

L’idée apparaît d’abord comme sympathique. Ne dit-on pas communément que la musique adoucit les mœurs ? Pourtant, elle peut jouer un rôle positif comme négatif. Elle a par exemple été utilisée dans l’Histoire à des fins guerrières.

Le bus est un espace confiné où le trajet est effectué pour un temps défini. Souvent, les personnes sont déjà stressées. Comme la musique est  imposée de l’extérieur, son incidence et ses effets réels sur la personne ne sont jamais maîtrisés. Elle peut aussi bien mettre de bonne humeur qu’être ressentie comme une agression.

Bien sûr, tout dépend du choix musical !

Christine Herzog

Article paru dans Ouest-France, le 11 mai 2005

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